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FAUTE DE MOYENS, LA FRANCE SE DIRIGE VERS UNE IMMUNITÉ COLLECTIVE FORCÉE

A. La France et l’Europe vues d’Asie – Nous sommes en guerre, et les exemples asiatiques nous montrent la marche à suivre !

Cette rubrique est réalisée avec les échanges avec le Dr Bachir Athmani à Paris et Mathieu Bouquet en Chine.

“Bas les masques” et arrêtons les demi-mesures : il faut adopter les recettes qui marchent !

1. Le port de masque (si possible généralisé !)

Cette tactique a fait ses preuves : il y a les pays qui l’utilisent et qui gagnent… et les autres !

Si notre industrie n’est pas capable de fournir ce type de produit (ce qui montre notre extrême dépendance vis-à-vis de la Chine, déjà illustrée par la chasse aux coûts dans l’industrie pharmaceutique), il faut se tourner vers l’usine du monde, qui produit actuellement 100 millions de masques… par jour ! (contre une capacité inférieure à 10 millions par… semaine en France). Même si la Chine produit bien entendu avec des niveaux de qualité variables.

Les masques (FFP2, chirurgicaux) doivent être initialement réservés aux professionnels de santé (environ 2 millions d’unité par jour) ainsi qu’aux personnes en contact répété avec le public (Ehpad, forces de l’ordre, caissières,…).

2. Dépistage massif

C’est la clé de la stratégie coréenne pour détecter les cas et les isoler immédiatement.

Notons le chiffre de 500 000 tests par semaine en Allemagne, à comparer avec moins de 50 000 par semaine pour la France.

La mise au point de ce type de réactif par nos laboratoires (biologie humaine voire vétérinaire) n’est d’après certains spécialistes pas un élément très complexe. Chinois, Coréens et même Vietnamiens l’ont réalisé dans l’urgence, sans disposer d’un mois de préparation avant l’arrivée de l’épidémie sur leur territoire.

3. Désinfection massive des espaces publics

C’est le cas en Chine et en Corée du Sud notamment. Noter l’utilisation de robots vaporisateurs dans ces deux pays.

4. Identification et gestion des cas positifs et cas contacts

Il s’agit d’un point essentiel.

En Chine et dans la plupart des pays asiatiques, un patient Covid est immédiatement isolé à l’hôpital ou dans un centre de quarantaine. Cette mesure a été initiée dans le Hubei, après que les autorités ont pris conscience du très grand nombre de contaminations intra-familiales (certaines familles ont été décimées).

En France, un patient peu symptomatique retourne dans sa famille, ce qui engendre un grand risque de contamination familiale.

De même, en Chine si une personne contact est identifiée, elle a l’obligation d’être en quarantaine. La quarantaine se fait désormais dans des centres dédiés, et beaucoup plus rarement au domicile.

Si un cas suspect est identifié, isolement de la résidence entière (Chine, Vietnam,…) le temps de lever le doute. Si le cas est positif, le patient est isolé à l’hôpital, et le confinement de la résidence est maintenu pendant 14 jours, avec surveillance des températures et éventuellement tests biologiques.

5. Effort de guerre : bricolage ou déploiement en ordre ?

Certains poilus ont passé des mois dans les tranchées. Nous avons à passer 4 semaines (+/- 2) à la maison.

Toute l’industrie pouvant être mobilisée doit fournir des solutions pour la mise au point des éléments de base de la lutte contre le virus (tenues de protections, matériels de soins, etc.).

Le manque de lits dans les hôpitaux publics (ex à Paris : les 1000 lits de réanimation sont occupés ou en passe de l’être) peut être compensé par la participation du secteur privé.

Réduction des vacances d’été pour les scolaires, universitaires et leurs parents (solution privilégiée par la Chine et le Vietnam, où les cours n’ont pas encore repris).

Notre système de santé doit se repositionner dans l’urgence, alors qu’il est avant tout orienté vers un risque :

  • aigu (« Plan Blanc ») : type mécanique (traumatologie) ou chimique (cf récemment dans l’Ouest) ou thermique voire nucléaire
  • localisé (type attentat ou accident majeur) et non sur l’ensemble du territoire 
  • non évolutif, alors que nous devons faire face à une période épidémique d’environ 2 mois jours (cas de Wuhan) avec des mesures de confinement strictes.

Ceci peut expliquer les difficultés rencontrées par nos responsables pour adapter les moyens existants.

B. France – Nous suivons plutôt une trajectoire italienne – Confinement J11

1. Incidence : +3 922 nouveaux cas confirmés (2 933 hier)

Nous restons en phase de croissance épidémique, le nombre de nouveaux cas ne paraît pas stable sur les 4 derniers jours.

A noter que les médecins généralistes et le 15 auraient identifié plus de 40 000 cas positifs depuis le début de l’épidémie, sans confirmation par des tests biologiques.

2. Prévalence :  22,5k en observation (20k hier)

Sur cette seule base, le temps de doublement semble s’allonger (supérieur à 6 jours, contre 5 hier). Mais le chiffre de 22 500 ne tient pas compte des cas non confirmés biologiquement évoqués au paragraphe précédent.

Si la France continue à suivre le modèle italien, le pic pourrait s’achever vers la mi-avril.

3. Tendance (comparaison avec l’Italie)

A ce jour, la trajectoire de la France reste relativement proche de celle de l’Italie, avec toutes les précautions qui s’imposent pour cette comparaison, notamment sur la stratégie de tests adoptée par chaque pays.

4. Système de santé : analyse des capacités actuelles et des flux

4.1. Chiffres

Décès : 1 696, soit 6 % des cas identifiés par tests biologiques (mais bien inférieur si on prenait en compte l’ensemble des personnes porteuses du virus en France)

Cas graves (réanimation) : 3 375, soit 14 % des cas identifiés biologiquement

4.2. Témoignage d’un collègue dans le Grand Est aux urgence

« Je n`ai jamais vecu cette expérience : d’habitude, nous avons 150 visites aux urgences et au maximum nous intubons une fois par jour. Aujourd’hui, nous avons reçu seulement 70 patients mais nous avons dû en intuber 10 ».

4.3. Notre système est encore capable d’absorber la vague…

…mais probablement plus pour très longtemps. Alors que l’Italie a déjà vu ses capacités débordées par l’épidémie.

Graphique : proportion de cas graves parmi les cas identifiés

Graphiques : comparaison par pays des cas graves et décès

Notons la dynamique des taux de mortalité (indicateur certes discutable mais sa dynamique est un bon indicateur) à la hausse en France, et qui ne fait que traduire les difficultés rencontrées de plus en plus fréquemment par les soignants, de manière similaire à ce qui se passe en Espagne.

NB : précautions à prendre sur les chiffres de mortalité

En France, les chiffres de mortalité fournis sont probablement largement sous évalués par rapport à la réalité, puisque seuls les chiffres de mortalité hospitalière sont inclus et par suite ils n’incluent pas les chiffres hors hôpital (Ehpad, décès sans tests biologique réalisé,etc.).

5. Distribution territoriale

NB : les chiffres du 26 mars au soir n’ont pas été communiqués par région, la carte et le tableau ci-dessous reprennent les données disponibles le 25 mars au soir.

5.1. Cartographie

5.2. Evolution par région

C. Incidence monde : une dynamique exponentielle

Merci à Stéphane, compagnon de la première heure pour sa participation.

1. Incidence : 63k nouveaux cas diagnostiqués (46k hier, 44k avant hier) 

2. Vision géographique globale

Il existe à l’heure actuelle l’équivalent de 15 foyers type Wuhan dans le monde, dont une dizaine éclatés en Europe et qui peuvent se rejoindre !

Les Etats-Unis et l’Espagne restent en phase exponentielle.

3. Analyse  géographique continent / pays

3.1. Par continent

3.2. Par pays

Il existe un fort risque de catastrophe sanitaire aux Etats-Unis, où la meilleure technologie ne pourra faire face à un afflux massif de malades à risque, notamment du fait de comorbidités. L’obésité, avec ses conséquences pathologiques, concerne plus d’un tiers des adultes américains.

Tableau : évolution chiffrée par pays

D. Prévalence monde – En quelques jours, les Etats-Unis atteignent un nombre de cas cumulés supérieur à celui de la Chine en 2 mois !

Le temps de doublement aux Etats-Unis est actuellement de 3 jours.

1. Vision temps (chronologique)

Au rythme actuel, doublement des cas dans le monde tous les 5 jours (stable).

Chiffres à prendre avec précautions étant donné la disparité des stratégies de tests : l’épidémie peut s’étendre sans que ça se reflète dans les chiffres officiels, si les patients ne font pas l’objet d’un dépistage biologique et d’un décompte officiel.

2. Vision spatiale

Localisation géographique des pays avec plus de 10 000 cas actifs (top 8) :

  • USA 82k
  • Italie 62k
  • Espagne 46k
  • Allemagne 38k
  • France 22,5k
  • Iran 16,7k
  • Suisse 11,5k (forte densité de cas importés)
  • Royaume Uni 11k

Graphique : répartition par continent



Merci à Mathieu Bouquet, partenaire de la première heure, pour son aide précieuse.
Gardez en tête le “réflexe 3M” (Mains-Masques-Mètre) pour se protéger…. mais surtout pour protéger les plus vulnérables.

Confiance et solidarité pour ce combat collectif,

Dr Guillaume ZAGURY

Spécialiste en Santé Publique Internationale

Consultant en “Health Innovations”

HEC

En Chine depuis 2000.“Toute réussite est collective”, merci à  : 

– toute l’equipe “Back Up”  (Mathieu Bousquet, Carole Gabay, Flavien, Marie, Laetitia, Anne-Sophie,…),

– toute l’équipe médicale GVMN (Global Virus Medical Network : Dr Bachir Athmani, Dr Ibrahim Souare, Dr Viateur, Dr Taieb,…) qui permettent à ce projet d’exister, sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour.

– tous les mécènes financiers (Jerome, Benjamin Denis & B Square, Benoit Rossignol, Arnault Bricout) qui oeuvrent pour des “Actions Citoyennes”

Si vous vous sentez l’âme de mécène ou de partenaires pour financer le développement informatique, n’hésitez pas à me contacter (guillaume@covidminute.com).

Également, même si une partie de l’équipe est basée à Shanghai, n’hésitez pas à venir nous rejoindre, car ce n’est pas le travail qui manque 🙂Pour ceux qui veulent prolonger la lecture avec un complément d’iconographies, sur des social médias occidentaux:

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